Les non-dits et traumatismes hérités : un impact insoupçonné sur votre vie

Les histoires que l’on ne raconte pas ou les blessures que l’on cache ne disparaissent pas pour autant. Dans une famille, les non-dits et les traumatismes vécus par nos ancêtres peuvent se transmettre, souvent de manière inconsciente, à travers les générations.

Photo de Bastian Riccardi

Comment ces transmissions se produisent-elles ?

Lorsque des événements douloureux ne sont pas exprimés – comme un deuil, une famine, une trahison, une faillite, ou encore une violence – ils ne s’effacent pas pour autant. Ils s’inscrivent dans la mémoire familiale. Ces non-dits deviennent des silences, des tabous qui, paradoxalement, parlent à leur manière. Ils peuvent se manifester par des émotions inexplicables, des comportements récurrents ou même des blocages dans notre vie.

Par exemple, un secret autour d’une faillite familiale peut inconsciemment créer une peur de l’échec ou un rapport compliqué à l’argent chez les descendants. Un deuil non fait peut laisser des traces de tristesse diffuse ou une difficulté à nouer des relations durables.

Les traumatismes transmis par les générations

Certaines blessures, plus profondes, touchent aux grands traumatismes collectifs comme les guerres, les migrations forcées, ou les injustices sociales. Ces événements marquants laissent une empreinte émotionnelle et psychologique dans la lignée familiale. Cette transmission peut passer par des attitudes, des croyances ou même des phrases récurrentes comme « il faut souffrir pour réussir » ou « chez nous, on ne se plaint pas ».

Plus récemment, les recherches en épigénétique ont montré que de tels traumatismes peuvent même influencer l’expression des gènes, affectant ainsi notre bien-être. Cela confirme que les expériences vécues par nos ancêtres peuvent véritablement nous impacter, bien au-delà du simple héritage culturel.

L’importance de mettre en lumière ces héritages

Prendre conscience de ces transmissions est une première étape pour se libérer de leur poids. La psychogénéalogie offre des outils pour explorer ces zones d’ombre dans notre histoire familiale. En retraçant les événements marquants de son arbre généalogique et en mettant en lumière les schémas répétitifs ou les non-dits, il est possible de comprendre d’où viennent certains de nos blocages.

Par exemple, en identifiant qu’un ancêtre a dû quitter son pays dans des conditions difficiles, nous pouvons mieux comprendre notre propre sentiment d’instabilité ou nos peurs liées à l’abandon. Ces prises de conscience permettent de prendre du recul et de briser la répétition de ces schémas.

Se réapproprier l’histoire pour mieux avancer

Explorer l’histoire familiale ne signifie pas juger ou chercher des coupables, mais comprendre. Cela permet de redonner un sens aux expériences vécues par vos aïeux, tout en se réappropriant notre propre récit.

Les non-dits et les traumatismes ne sont pas une fatalité. En mettant en lumière ces transmissions générationnelles, il est possible de mieux comprendre son histoire et avancer avec sérénité.

À propos de l'auteur de cet article

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Angélique Dubois Coupry

Je m’appelle Angélique Dubois Coupry et je suis analyste transgénérationnel.

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